L'IA (L'intelligence artificielle) se répand dans de nombreux secteurs et la construction n'y échappe pas. Elle offre la possibilité d'optimiser la gestion du bâtiment en se nourrissant des données à disposition : maquette numérique, capteurs de température, données météo, plannings, occupation de l'espace, etc.L'intelligence artificielle offre des solutions pour faire progresser la productivité et la performance de l'industrie de la construction.
Le terme intelligence artificielle (IA) fait référence à la capacité de certains systèmes informatiques à imiter les fonctions cognitives humaines visant à résoudre des problèmes, à reconnaître des schémas et à apprendre. L’un des grands objectifs de l’intelligence artificielle est l’intelligence artificielle autonome, l’apprentissage automatique étant l’une des méthodes scientifiques spécifiques utilisées dans la construction de l’IA.
La maturité de l'IA telle qu'elle est définie par Accenture est la maitrise d'un ensemble de capacités clés non seulement en matière de données mais aussi en matière de stratégie organisationnelle, de culture, de talents... L’ IA peut rimer avec croissance à condition de s'y investir massivement : 86% des dirigeants français affirment qu’ils ne pourront atteindre leurs objectifs de croissance qu’en déployant l’IA à grande échelle. Selon les prévisions d'Accenture, le nombre de « champions de l’IA » va s’envoler, pour passer de 12% aujourd’hui à 27% d’ici à 2024, soit plus du double.
Les solutions d'intelligence artificielle sont actuellement en test à l'échelle d'un chantier. Elles ne sont pas réellement matures et nécessitent un contrôle par des humains. Le rôle de l’humain reste donc central dans l’organisation d’un projet ayant recours à un outil basé sur l’IA.
Pour être déployée à grande échelle au sein des organisations, l’IA doit être «responsable», elle doit "inspirer confiance".
D'après l'étude réalisée par BCG GAMMA sur le niveau de maturité des entreprises en termes d’IA responsable, l’IA responsable repose sur sept principes clés :
Des solutions d'IA et d'apprentissage automatique sont aujourd'hui utilisées par des maîtres d'œuvre pour suivre les risques et établir des priorités.Mais aussi des capteurs d’IA pourraient être installés sur les sites de construction afin d'alerter les équipes en cas de danger. La solution Predibat de Sitowie par exemple, permet d’anticiper les risques et de simuler le vieillissement des bâtiments pour optimiser le budget, les plans de travaux.
L'IA offre la possibilité d'optimiser la gestion du bâtiment en s'alimentant des données à disposition : maquette numérique, capteurs de température, données météo, plannings, etc.
Le consortium franco-allemand RenovAIte qui regroupe six entités du groupe VINCI autour de Leonard a pour objectif de mettre l’intelligence artificielle au service de la rénovation des bâtiments et des routes. Il s’appuie sur les données liées à la construction (BIM – Satellite, photogrammétrie, etc…) et des solutions d’IA afin de proposer des solutions interopérables au service de la rénovation des bâtiments.
Certaines entreprises commencent à proposer des engins de chantier autonomes pour réaliser des tâches répétitives. L'IA permet ainsi d'outiller les engins de chantier : pour en améliorer la productivité et la maintenance mais aussi pour les rendre progressivement autonomes.
Le livre de Stanislas Chaillou, architecte et data scientist, intitulé "Artificial Intelligence and Architecture: From Research to Practice" révèle que la rencontre de l'intelligence artificielle avec l'architecture n'en est qu'à ses débuts. Les expériences et les applications actuelles témoignent déjà de leurs interactions.
En architecture, une forme d’IA est déjà utilisée depuis quelques années. En effet, l’utilisation de logiciel 3D pour concevoir et détailler un projet, en est un exemple. Les outils d’IA peuvent aider les architectes à créer des modèles numériques plus précis et plus détaillés. On peut citer : GAUDÍ, le modèle génératif d’images 3D à partir de texte lancé par Apple ou Point-E, un outil pour créer des modèles 3D à partir d'une simple demande textuelle lancé par OpenAI.
Les outils d’IA peuvent également être utilisés pour simuler des scénarios de construction et de planification, analyser et prédire l’impact des bâtiments sur l’environnement ou résoudre les problèmes dans les zones non planifiées de l’urbanisme. Par exemple le projet "AI Urban Voids" est défini comme une approche basée sur les données pour analyser et prédire l'emplacement stratégique des utilisations urbaines dans l'ajout d'équipements au sein de la ville.
Pour certains l’Intelligence Artificielle (IA) peut changer notre perception de la ville
Selon Hassan Ragab, designer égyptien : "Ce qu’on appelle l’« IA Générative » (les IA qui utilisent des contenus existants pour apprendre et en générer de nouveaux) a la capacité de repousser les limites de l’art et du design vers une nouvelle frontière des créations humaines."
L' IA deviendra de plus en plus importante dans le secteur de la construction à condition que l’IA développée soit économe en énergie et en ressources. L'enjeu sera de transformer la défiance en confiance envers l’IA dans le secteur du BTP où l'humain reste le facteur-clé.
L'utilisation de l'IA pose forcément la question des enjeux environnementaux. Car l'IA consomme beaucoup d'énergie pour les calculs et le stockage des données, mais elle engendre aussi des coûts issus des composants pour les capteurs et des data centers. Pour une utilisation raisonnée et responsable de l'IA, il sera essentiel d'appliquer des méthodes d'évaluation. Mais l'IA ne fera pas tout. Pour l'architecte Norman Foster : "Nous habitons des bâtiments, des rues, des squares. Tout cela, c'est de l'énergie et, cette expérience physique, l'IA ne peut pas la reproduire".